Décès de Lamont Dozier, membre de la légendaire équipe d’auteurs-compositeurs Holland-Dozier-Holland (Brian Holland, Lamont Dozier, Eddie Holland), qui a contribué à créer le « son de la jeune Amérique » de la Motown grâce à son travail de production en studio et à la création de succès prodigieux qui ont touché des millions de personnes à travers le monde. Ses chansons mêlent la ferveur du gospel et du R&B à la puissance des mélodies pop pour des artistes comme Marvin Gaye, Martha and the Vandellas, The Four Tops, The Miracles et The Supremes. Dozier a continué d’écrire des succès avec des musiciens tels que Jon Anderson, Phil Collins, Simply Red et Boy George et sa musique restera à jamais gravée dans les mémoires (Hall of Fame). Lamont Dozier a signé avec les frères Holland 14 titres de la Motown classés n°1 aux Etats-Unis, pour The Supremes, The Four Tops ou Martha & The Vandellas. Et il n’a pas moins signé en solo des titres remarquables, dont Going Back to My Roots. Dozier et les frères Holland furent sanctifiés en 1990 au Rock and Rock Hall of Fame, deux ans après Berry Gordy, le fondateur de la Motown.
Inspiré de faits réels et situé dans le fracas des années 1920, THE PORTER (8×60 mn) suit le parcours d’un ensemble de personnages qui se bousculent, rêvent, traversent les frontières et poursuivent leurs ambitions dans la lutte pour la libération – sur et hors des chemins de fer qui traversaient l’Amérique du Nord. C’est une histoire captivante d’autonomisation et d’idéalisme qui met en lumière le moment où les cheminots du Canada et des États-Unis se sont unis pour donner naissance au premier syndicat noir du monde. Se déroulant principalement à Montréal, Chicago et Détroit, alors que le monde se reconstruit après la Première Guerre mondiale, THE PORTER dépeint la communauté noire de Saint-Antoine, à Montréal – connue, à l’époque, comme le « Harlem du Nord ». Ils sont jeunes, doués et noirs, venus du Canada, des Caraïbes et des États-Unis par l’Underground Railroad (le chemin de fer clandestin) et la grande migration [des Afro-Américains du Sud vers le Nord], et ils se retrouvent ensemble au nord et au sud de la « ligne de couleur », à une époque où tout est possible – mais si le changement ne vient pas pour eux, ils viendront pour lui. Par tous les moyens nécessaires.
Série originale de CBC et BET+, produite par Inferno Pictures et Sienna Films (une société de Sphere Media), basée à Winnipeg, THE PORTER a été conçue et créée par Arnold Pinnock (Altered Carbon, Travelers) et Bruce Ramsay (19-2, Cardinal), avec Annmarie Morais (Killjoys, Ransom, American Soul), Marsha Greene (Ten Days In The Valley, Mary Kills People) et Aubrey Nealon (Snowpiercer, Cardinal), et produite par Inferno Pictures Inc. de Winnipeg et Sphere Media, une société de Sphere Media. basée à Winnipeg, et Sienna Films de Sphere Media. Morais et Greene sont showrunners et producteurs exécutifs. Charles Officer (Akilla’s Escape, Coroner) et R.T. Thorne (Blindspot, Utopia Falls) réalisent la série et sont producteurs exécutifs. Pinnock est également producteur exécutif, et Ramsay, co-producteur exécutif. Jennifer Kawaja est productrice exécutive pour Sienna Films et Ian Dimerman, producteur exécutif pour Inferno Pictures. La série est écrite par Morais, Greene, Andrew Burrows-Trotman, Priscilla White, Pinnock et Ramsay, avec Thorne participant à la salle des auteurs.
La première histoire globale d’un corps d’armée mythique.
Créé par décret impérial en juillet 1857, le premier bataillon de tirailleurs n’a de sénégalais que le nom : en effet, ce corps de militaires constitué au sein de l’empire colonial français regroupe en réalité toute la « force noire » – c’est-à-dire les soldats africains de couleur qui se battent pour la France.
Si les études portant sur le rôle des tirailleurs sénégalais dans les deux conflits mondiaux sont légion, rares sont les ouvrages qui retracent toute leur histoire, de la création de ce corps au XIXe siècle à sa dissolution en 1960. S’intéressant aux trajectoires collectives comme aux destins individuels (le militant Lamine Senghor, le résistant Addi Bâ ou encore le Français libre Georges Koudoukou), Anthony Guyon propose ici la première synthèse globale sur le sujet. Il revient sur les moments de gloire de cette armée – comme la défense de Reims en 1918, la bataille de Bir Hakeim en 1942 ou l’opération Anvil en 1944 –, autant que sur les tragédies qui jalonnent également son parcours (citons notamment les terribles massacres commis par la Wehrmacht à leur encontre lors de la campagne de France).
Loin des habituels clichés qui font que, aujourd’hui encore, l’iconographie dégradante incarnée par « Y’a bon Banania » demeure l’un des premiers éléments associés à l’identité des tirailleurs sénégalais, cet ouvrage à la fois complet et accessible illustre toute la complexité de leur position à mi-chemin entre les sociétés coloniales et l’autorité métropolitaine. À mettre entre toutes les mains.
Longtemps, Maya Angelou a été méconnue du public français, avant d’être célébrée à sa juste mesure depuis 2008 pour ses romans autobiographiques, dont le célèbre Je sais pourquoi chantel’oiseau en cage. Activiste et écrivaine, Angelou l’était bien sûr, mais elle se considérait aussi comme une poète. Au début de sa carrière, elle alternait la publication de chaque texte autobiographique avec un recueil. Et pourtant je m’élève, son troisième opus publié en 1978, demeure l’un de ses plus emblématiques. Composé de 32 poèmes, divisés en trois parties, il révèle une Maya Angelou dans sa pleine maturité poétique, tour à tour sentimentale ou engagée, évoquant aussi bien des motifs intimes (l’amour, la maternité, la famille), que les thèmes ouvertement politiques (les difficultés de la vie urbaine, la maltraitance, la drogue, le racisme du vieux Sud). Ce qui caractérise sa voix est une détermination sans faille à surmonter les épreuves, quelle qu’elles soient, et la confiance, la force, la fierté qu’elle puise dans son identité de femme noire. Si Maya Angelou réjouit le lecteur d’aujourd’hui, c’est parce que son sens de la provocation et de la formule ne se départit jamais d’humour et ne verse jamais ni dans le désespoir, ni le communautarisme ou la haine de l’autre. Elle est cette femme phénoménale dont le poème éponyme brosse le portrait, et nous enjoint de le devenir à notre tour : Je dis,
C’est le feu dans mes yeux,
Et l’éclat de mes dents,
Le swing de mes hanches,
Et la gaieté dans mes pieds.
Je suis une femme
Phénoménalement
Femme phénoménale
C’est ce que je suis.
Sur la route des chefferies du Cameroun. Du visible à l’invisible consacre l’art des communautés établies sur les hauts plateaux des Grassfields, à l’ouest du Cameroun. Architecture monumentale, forge, créations perlées, sculpture sur bois, production textile, danses traditionnelles… Près de 300 œuvres, précieusement gardées depuis des siècles par les chefs traditionnels, dépositaires du patrimoine matériel et immatériel, sont ici déployées dans une perspective inédite portée par l’association La Route des Chefferies. Cet ouvrage, richement illustré de photographies documentaires, présente les objets au sein même des chefferies. À travers les écrits des spécialistes du patrimoine camerounais, les récits des chefs et des reines, les créations des artistes, il témoigne de cet art vivant, de ce processus évolutif entre sacré et profane, prenant appui sur le dynamisme de la tradition pour nous projeter vers l’avenir.