Les réinventions de Jean-Luc Godard (David Hudson, The Criterion, 14 septembre 2002)

« Revenir à zéro est un désir que Godard a réitéré tout au long de sa carrière », écrivait Amy Taubin il y a quelques années, et l’observation astucieuse frappe différemment – et un peu plus douloureusement – maintenant que nous savons que Jean-Luc Godard est mort mardi à l’âge de quatre-vingt-onze ans par suicide assisté. Son conseiller juridique, Patrick Jeanneret, explique au New York Times que Godard souffrait de « multiples pathologies invalidantes ». Il ne pouvait pas vivre comme vous et moi, alors il a décidé avec une grande lucidité, comme il l’a fait toute sa vie, de dire : ‘Maintenant, ça suffit’. »

La nouvelle est difficile à encaisser car, comme l’écrit Glenn Kenny au Decider, le « monde de Godard était un monde en perpétuelle agitation ». Après le sprint de sept ans qui a marqué l’époque, de À bout de souffle (1960) à Week-end (1967), Godard s’est associé à Jean-Pierre Gorin pour « faire des films politiques » plutôt que des « films politiques », puis a collaboré avec Anne-Marie Miéville sur une série de longs métrages innovants mais peu diffusés et sur des œuvres vidéo pour la télévision européenne avant de se concentrer sur ses derniers films, densément allusifs et techniquement éblouissants.

Dans le New Yorker, Richard Brody, l’auteur de Everything Is Cinema : The Working Life of Jean-Luc Godard, écrit que « laissant sa légende derrière lui, son œuvre est devenue, très simplement, la réalité centrale du cinéma moderne. » Lorsque Brody a rendu visite à Godard en 2000, celui-ci « m’a dit qu’il pensait que le cinéma était presque terminé : « Quand je mourrai, ce sera la fin. Il avait tort – et c’est de sa propre faute ». Fernando F. Croce le dit succinctement sur Twitter : « Encore et encore, il a tué le cinéma pour le ressusciter magnifiquement ».

« Que faire de l’esprit godardien ? », demandait J. Hoberman dans un article essentiel pour The Nation en 2015. L’occasion de cet essai, qui retrace les influences d’André Bazin, de Sergei Eisenstein, de Roberto Rossellini et de plusieurs autres sur l’œuvre de Godard, était la publication en anglais de Introduction to a True History of Cinema and Television, un volume rassemblant une série de conférences que Godard a prononcées à l’Université Concordia de Montréal en 1978. « Le Godard qui émerge d’Une histoire vraie », écrit Hoberman, « est la quintessence du grand modernisme du XXe siècle – l’auteur d’un projet en cours, pas encore achevé, comparable en ambition à À la recherche du temps perdu ou aux Cantos, composé dans un idiolecte qui, comme chez Joyce, Picasso ou Gertrude Stein, a effectivement réinventé un médium ».

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Exposition. « Regeneration. Black Cinema 1898-1971 », Musée de l’Académie des Oscars, 21 août 2022-9 avril 2023.

Le Dictionnaire du cinéma américain, de Jean-Pierre Coursodon et Bertrand Tavernier, est une référence. C’était une raison de s’étonner de son très faible intérêt pour le cinéma afro-américain, voire de certaines de ses analyses un peu clichetonnes sur le racisme. En 2001, avec son Dictionnaire du cinéma afro-américain (acteurs, réalisateurs, techniciens) (Séguier, coll. Ciné-Séguier), Régis Dubois combla donc un manque dans la littérature francophone. Son livre permet aujourd’hui de naviguer dans l’exposition consacrée au cinéma afro-américain par l’Académie des Oscars.

« L’exposition phare du Musée de l’Académie Regeneration: Black Cinema 1898–1971 explore la culture visuelle du cinéma noir dans ses multiples expressions, depuis l’aube du cinéma à la fin du XIXe siècle jusqu’aux mouvements des droits civiques des années 1960 et leurs conséquences jusqu’au début des années 70. L’exposition est un regard approfondi sur la participation des Noirs au cinéma américain. Regeneration met en lumière le travail des cinéastes afro-américains et crée des dialogues avec des artistes visuels tout en élargissant simultanément les discussions autour de l’histoire du cinéma américain.

La série démarre avec la première mondiale d’un film racial « perdu » récemment restauré, Reform School (1939). Les films raciaux étaient des œuvres réalisées avec des acteurs entièrement noirs qui étaient distribués presque exclusivement à un public noir à travers les États-Unis ségrégationnistes.

Couvrant la même période de plus de 70 ans que l’exposition, cette série va de la présentation de pionniers de l’ère muette tels que les drames à petit budget d’Oscar Micheaux, scénariste-producteur-réalisateur, aux allégories révolutionnaires de Spencer Williams et aux œuvres d’innovateurs produites indépendamment et défiant les genres comme Melvin Van Peebles. Des stars largement inconnues des cinéphiles grand public sont mis en avant – Ralph Cooper, Clarence Brooks et Francine Everett – aux côtés des légendes emblématiques de l’écran Paul Robeson, Josephine Baker, Harry Belafonte, Sidney Poitier, Lena Horne, etc. »

Découvrir le site internet de l’exposition

Oscar Micheaux et des acteurs afro-américains d’avant la Blaxploitation

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Sélection d’actrices afro-américaines d’avant la Blaxploitation

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Chose vue. Stanley Donen, La Cinémathèque française, 29 juin-31 juillet 2022.

On lui doit quelques-uns des plus beaux numéros de danse de l’histoire de la comédie musicale. Ses débuts de danseur à Broadway le mènent jusqu’aux studios d’Hollywood où il triomphe, aux côtés de son complice Gene Kelly, avec Un jour à New York, trois ans avant l’iconique Chantons sous la pluie. S’il fait danser Fred Astaire (Mariage royal), Cyd Charisse (Beau fixe sur New York), Doris Day (Piquenique en pyjama) ou Audrey Hepburn, sa préférée, dans Drôle de frimousse, Stanley Donen réalise aussi quelques grands films non musicaux avec Cary Grant, Ingrid Bergman, Sophia Loren et Hepburn, toujours. De savoureux thrillers (Charade, Arabesque) ou des comédies romantiques, pétillantes et colorées (Indiscret, Voyage à deux), jalons d’une deuxième partie de carrière, qui donnent envie de tout revoir.

Stanley Donen, le metteur en scène chef d’orchestre Conférence de N. T. Binh

 

Chose vue. Romy Schneider. La Cinémathèque française. 16 mars – 31 juillet 2022

Quarante ans après sa disparition, Romy Schneider (23 septembre 1938-29 mai 1982) est toujours aussi aimée et populaire. Actrice européenne, avec une carrière débutée en Allemagne et poursuivie en France, elle est devenue une star grâce à des films qui ont marqué à jamais l’histoire du cinéma.

Pourtant, depuis quelques années, la tragédie de la fin de sa vie prend le pas sur le reste. Il est toujours plus vendeur de présenter une femme comme un paquet de névroses, sujette à la mélancolie et désespérée jusqu’à l’os. Surtout si celle-ci était d’une beauté fracassante et l’une des plus grandes actrices de l’histoire du cinéma.

Avec Romy, on n’a voulu s’attacher qu’à cela : la tragédie d’une vie trop courte qui devait obligatoirement cacher d’autres drames, d’autres douleurs que ses films permettaient d’exorciser, de transcender. Comme si elle devait à tout jamais payer le prix de sa beauté, de ses amours flamboyantes avec Alain Delon, de ses films, de sa jeunesse et de sa liberté. Tenter de retrouver tous les petits cailloux comme des indices qui allaient conduire à l’issue fatale, c’était écrit, cela ne pouvait que se passer ainsi. Les États-Unis avaient bien eu leur Marilyn, on pouvait en rêver tout autant.

Mais tout ceci n’est-il pas un peu réducteur pour une actrice d’exception ? Elle, qui a fait rêver des millions de spectateurs, qui est devenue la muse d’immenses réalisateurs, et qui par son travail, par sa grâce face à la caméra, a inventé un style de jeu qu’aujourd’hui encore on admire et honore.

Alors, si nous tentions plutôt de révéler l’immense actrice qu’elle fut ? Derrière l’image de la jeune ingénue de ses débuts, dévoiler son goût du risque et des ruptures, la façon dont elle a bâti sa carrière pour casser l’image de porcelaine de cette princesse autrichienne grâce à qui elle était devenue une star a à peine 16 ans. La façon dont elle a pris en main sa destinée d’actrice et a su, tout au long de sa carrière, aller là où on ne l’attendait pas, surprendre toujours, se réinventer et s’entourer des plus grands. Alain Cavalier, dont elle tourna le premier film, Claude Sautet, bien sûr, Luchino Visconti, Orson Welles, tous s’accordent à parler de son génie. Dévoiler les secrets de cette virtuosité, son sérieux, qu’elle mettait en tout et dans son travail en premier. Toujours pleine de trac, de doutes, elle ne cessait de se questionner sur sa légitimité, son jeu, sa beauté, son charisme.

Montrer aussi, dans cette exposition, comment la carrière de Romy Schneider a écrit une histoire du cinéma de son époque, celle de grands cinéastes du monde entier, qu’ils soient français, américains, italiens, allemands, autrichiens.

Il y avait chez elle une quête d’absolu qui a sans doute contribué à son génie et à sa grâce.

On peut le découvrir à travers ses lettres et ses notes et quelques-uns de ses témoignages aux journalistes, dont elle se méfiait beaucoup. Ce sont pourtant eux, qui depuis près de quarante ans, commentent, dissèquent et inventent des histoires autour de sa destinée.

Ne serait-il pas mieux de lui redonner la parole à elle, Romy Schneider ? Tenter de la faire revivre à travers ses rôles, bien sûr, mais aussi ses textes, ses interviews radios, télévisés, son journal, grâce aux making-of des tournages où on la découvre vibrante toujours et si gaie, pleinement heureuse de faire son métier.

Avec une vie si romanesque, des ruptures si marquées, des rencontres si déterminantes, c’est à nous, à travers cette exposition, de comprendre de quelle manière elle est devenue cette icône, cette femme moderne qui, quarante ans après sa mort, fait toujours autant battre les cœurs et dont l’image, elle, n’a pas pris une ride. La montrer parfaitement vivante, en pleine lumière, si sensuelle, si belle, et tenter de percer son mystère. En tout cas, tenter de le faire et surtout, sans effraction.

Clémentine Deroudille
Commissaire de l’exposition

Miscellanées

CINEMA

Des réalisateurs…

ALLEN (Woody).

AUTANT-LARA (Claude)

BECKER (Jacques)

BERRI (Claude)

BERTOLLUCCI (Bernardo)

BESSON (Luc)

BRESSON (Robert)

BUNUEL (Luis)

CARNE (Marcel)

CHABROL (Claude)

CHAPLIN (Charlie)

CLAIR (René)

CLEMENT (René)

COCTEAU (Jean)

COLLARD (Cyril)

DE MILLE (Cecil B.)

DE SICA (Vittorio)

DELANNOY (Jean)

DELLUC (Louis)

DEMY (Jacques)

DEPARDON (Raymond)

DUVIVIER (Julien)

EISENSTEIN (Serguei M.)

EPSTEIN (Jean)

FAIRBANKS (Douglas)

FELLINI (Frederico)

FEUILLADE (Louis)

FEYDER (Jacques)

FLEMING (Victor)

FORD (John)

GANCE (Abel)

GODARD (Jean-Luc)

GRIFFITH (David Wark)

GUITRY (Sacha)

HAWKS (Howard)

HITCHCOCK (Alfred)

HUSTON (John)

KAZAN (Elia)

KEATON (Buster)

KUBRICK (Stanley)

KUROSAWA (Akira)

L’HERBIER (Marcel)

LANG (Fritz)

LUBITSCH (Ernst)

LUCAS (Georges)

MALLE (Louis)

MELIES (Georges)

MURNAU (F.-W.)

OPHÜLS (Marcel)

OZU (Yasujiro)

PAGNOL (Marcel)

PASOLINI (Pier Paolo)

PIALAT (Maurice)

POLANSKI (Roman)

RENOIR (Jean)

RIVETTE (Jacques)

ROSSELINI (Roberto)

ROUCH (Jean)

SAUTET (Claude)

SPIELBERG (Steven)

STERNBERG (Josef von)

TATI (Jacques)

TRUFFAUT (François)

VARDA (Agnès)

VIGO (Jean)

VISCONTI (Luchino)

WAJDA (Andrej)

WELLES (Orson)

Des « classiques »…

La sortie des usines (Louis Lumière, 1895).
Naissance d’une nation (D. W. Griffith, 1914).
Intolérance (David Wark Griffith, USA, 1916)
Le Kid (Charlie Chaplin, USA, 1921)
Les Rapaces (Éric Von Stroheim, USA, 1924)
La ruée vers l’or (Charlie Chaplin, USA, 1925)
Métropolis
(F. Lang, All. 1926)
Le Cuirassé Potemkine (Serguei M. Eisenstein, URSS, 1925)
La Ruée vers l’or (Charlie Chaplin, USA, 1925)
Octobre
(S. M. Eisenstein, URSS, 1927).
Napoléon (Abel Gance, France, 1927)
Un chien andalou
(Luis Bunuel et Salvador Dali, France, 1928)
L’Ange bleu
(J. V. Sternberg, All. 1930).
L’Age d’or (L. Bunuel, Fr. 1930)
La Terre (Alexandre Dovjenko, URSS, 1930)
Les lumières de la ville
(Ch. Chaplin, USA, 1931).
M. le Maudit (Fritz Lang, All. 1932).
King Kong (E. B. Schoedsack, USA, 1933)
New-York – Miami (Fr. Capra, USA, 1934).
Angèle (M. Pagnol, 1934)
L’Atalante (J. Vigo, 1934)
Les Temps modernes (Charlie Chaplin, USA, 1936)
La Belle Equipe
(J. Duvivier, 1936)
La Grande Illusion (J. Renoir, 1936)
Le Roman d’un tricheur (S. Guitry, 1936)
Drôle de drame (Marcel Carné, 1937)
La Grande Illusion (Jean Renoir, France, 1937)
Autant en emporte le vent
(Victor Fleming, USA, 1939).
Le Magicien d’Oz (V. Fleming, USA, 1939)
La chevauchée fantastique (John Ford, USA, 1939)
La règle du jeu
(Jean Renoir, France 1939)
Citizen Kane
(O. Welles, USA, 1940)
Les raisins de la colère
(John Ford, USA, 1940)
La splendeur des Amberson
(Orson Welles, USA, 1942)
Le Faucon maltais
(J. Huston, USA, 1942)
Les enfants du Paradis (Marcel Carné, 1945)
Casablanca (Michael Curtiz, USA, 1942)
To be or not to be (Jeux dangereux (Ernst Lubitsch, USA, 1942)
Rome, ville ouverte (R. Rossellini, Italie, 1945)
Les enfants du paradis (Marcel Carné, France, 1945).
La Belle et la Bête
(J. Cocteau, France, 1946)
Le Grand Sommeil (H. Hawks, USA, 1946)
Le voleur de bicyclette
(Vittorio De Sica, Italie, 1948)
Le trésor de la Sierra Madre
(John Huston, USA, 1948)
La Rivière rouge (Howard Hawks, USA, 1948)
Le troisième homme
(Carol Reed, GB, 1949)
Boulevard du Crépuscule
(Billy Wilder, USA, 1950)
Los Olvidados (L uis Buñuel, Mexique, 1950)
Rashomon
(Akira Kurosawa, Japon, 1950)
Un tramway nommé désir (E. Kazan, USA, 1951)
Casque d’Or (Jacques Becker, France, 1952)
Chantons sous la pluie
(St. Donen et G. Kelly, 1952)
Fenêtre sur cour (Alfred Hitchcock, USA, 1952)
Le train sifflera trois fois
(Fred Zinnemann, USA, 1952)
Les vacances de M. Hulot
(J. Tati, 1953)
Voyage à Tokyo (Yasujiro Ozu, Japon, 1953)
Les Sept Samouraïs
(Akira Kurosawa, Japon, 1954)
La strada
(Fr. Fellini, It. 1954)
Fenêtre sur cour (A. Hitchcock, USA, 1954)
La Comtesse aux pieds nus (J. Mankiewicz, USA, 1954)
La Fureur de vivre (Nicholas Ray, USA, 1955)
Lola Montès (Max Ophüls, France, 1955)
La nuit du chasseur
(Ch. Laughton, USA, 1956).
La prisonnière du désert
(J. Ford, USA, 1956)
Le Septième sceau
(Ingmar Bergman, Suède, 1956)
Un condamné à mort s’est échappé
(Robert Bresson, France, 1956)
Les Fraises sauvages (Ingmar Bergman, Suède, 1957)
Cendres et diamants
(Andrzej Wajda, Pologne, 1958)
Sueurs froides (Alfred Hitchcock, USA, 1952)
Les Quatre Cents Coups
(Fr. Truffaut, 1959)
A bout de souffle (J.-L. Godard, 1959)
Certains l’aiment chaud (Billy Wilder, USA, 1959)
Hiroshima mon amour
(Alain Resnais, France, 1959)
La Mort aux trousses (Alfred Hitchcock, USA, 1959)
L’Avventura
(M. Antonioni, Italie, 1960)
La Dolce Vita
(Frederico Fellini, Italie, 1960)
Psychose
(Alfred Hitchcock, USA, 1960)
Les Désaxés
(J. Huston, USA, 1961)
West Side Story (R. Wise & J. Robbins, 1961)
Jules et Jim (Fr. Truffaut, France 1961)
Le Guépard (L. Visconti, It. 1963)
Un homme et une femme (Cl. Lelouch, 1966)
Persona (Ingmar Bergman, Suède, 1966)
Bonnie and Clyde
(Arthur Penn, USA, 1967)
Les Demoiselles de Rochefort
(J. Demy, 1967)
Le Bal des Vampires (R. Polanski, 1967)
Blow up (Michelangelo Antonioni, 1967)
2001 : l’Odyssée de l’espace (St. Kubrick, 1968)
Théorème (Pier Paolo Pasolini, 1968)
Il était une fois dans l’Ouest (S. Leone, It. 1969)
La Horde sauvage
(Sam Peckinpah, USA, 1969)
Le conformiste
(B. Bertolucci, It., 1970)
Le Dernier Tango à Paris (B. Bertolucci, 1970)
Orange mécanique (St. Kubrick, 1971)
Le Charme discret de la bourgeoisie (L. Bunuel, 1972)
Le Parrain (Fr. F. Coppola, USA, 1972).
Amarcord (Frederico Fellini, Italie, 1973)
Chinatown (R.oman Polanski, USA, 1974)
Le Parrain II (Francis Ford Coppola, USA, 1974)
Vol au dessus d’un nid de Coucou
(M. Forman, 1975)
Les Dents de la mer (St. Spielberg, 1975)
Nashville (Robert Altman, USA, 1975)
Taxi Driver
(Martin Scorsese, 1976)
La Guerre des étoiles (G. Lucas, 1977)
Opening Night (John Cassavetes, USA, 1978)
Apocalypse Now (Fr. F. Coppola, 1979)
Manhattan (W. Allen, 1979)
Paris Texas (Wim Wenders, 1984)
La rose pourpre du Caire (W. Allen, 1985)
37,2° le matin (J.-J. Beneix, 1986)
Le Nom de la rose (J.-J. Annaud, 1986)
Au revoir les enfants (Louis Malle, 1987)
Out of Africa
(Sydney Pollack, 1987)
Tu ne tueras point (Krzysztof Kieslowski, Pologne, 1987)
Le Grand Bleu
(L. Besson, 1988)
Talons aiguilles (P. Almodovar, 1991)
La liste de Schindler (Steven Spielberg, USA, 1993)

Des courants…

Le burlesque. Max Linder en France ; Buster Keaton et Charlie Chaplin aux Etats-Unis.

Le Western. Raoul Walsh ; Delmer Daves ; John Ford ; Howard Hawks ; Sam Peckinpah….

Le réalisme poétique. Cette expression sert à désigner un certain cinéma français des années 30. «Le réalisme poétique apparaît sur fond de Front populaire. Teinté de romantisme et de pessimisme, c’est un cinéma de la fatalité et du désespoir dont Jean Gabin demeure le héros le plus populaire ». L’Atalante [avec Michel Simon](Jean Vigo, 1934) ; Pépé le Moko [avec Jean Gabin] (Julien Duvivier, 1936) Quai des brumes (Marcel Carné – J. Prévert, 1938) ; Le jour se lève (Marcel Carné, 1939). Deux dialoguistes célèbres du réalisme poétique : Jacques Prévert et Henri Jeanson.

Le néo-réalisme italien. Cette expression désigne un certain cinéma italien de l’immédiat après-guerre qui s’est distingué par une curiosité exceptionnelle pour « la réalité, l’actuel, le réel » de l’Italie et des italiens. Les films néo-réalistes sont ainsi souvent tournés en dehors des studios et donc en décors naturels, avec souvent aussi un grand nombre de comédiens non-professionnels. Trois cinéastes auront singulièrement attaché leurs noms à ce courant : Luchino Visconti, avec Ossessione (1942) ou La Terre tremble (1948) ; Vittorio De Sica et Le Voleur de bicyclette ; Roberto Rossellini avec son Rome, ville ouverte (1945) qui a fixé dans la postérité l’actrice Anna Magnani.

La Nouvelle Vague. Cette expression naît en 1958 dans L’Express sous la plume de Françoise Giroud. Elle sert à désigner un groupe de jeunes cinéastes français qui avaient en commun de tenir en horreur la « Qualité française » d’avant-guerre et de vouloir promouvoir une « politique des auteurs ». Les films de la Nouvelle Vague se sont distingués par des dialogues originaux ou provocants et par leur ton très original, toutes choses qui ont fait dire qu’ils ont inventé une « nouvelle syntaxe cinématographique ». Si Le Beau Serge de Claude Chabrol (1958, avec Bernadette Laffont et Gérard Blain, récemment décédé) est le 1er film de la Nouvelle Vague, le premier coup d’éclat de ces jeunes cinéastes est plutôt imputable aux Quatre Cents coups de François Truffaut – l’événement du Festival de Cannes de 1959 et le moment de révélation de Jean-Pierre Léaud. Le premier « scandale esthétique » de la Nouvelle Vague survint à la suite de la parution en 1959 d’A bout de souffle de Jean-Luc Godard avec Jean-Paul Belmondo et Jean Seberg, avec des dialogues, un style et des scènes devenues pour certaines mythiques. D’autres cinéastes (Jacques Rivette ou Eric Rohmer) attacheront leurs noms à un mouvement qui ne survécut pas aux années 70.

Des revues…

. Les Cahiers du CinémaLes Cahiers », pour les initiés). La plus prestigieuse et la plus célèbre des revues françaises de Cinéma. Un nombre important de réalisateurs français parmi les plus prestigieux (François Truffaut, J.-L. Godard, B. Tavernier, E. Rohmer, etc.) y ont commencé comme critiques. S’adresse à un public très averti.

. Positif. La sœur cadette des Cahiers. Positif est né d’une dissidence intellectuelle de certains membres des Cahiers. Aussi exigeante que les Cahiers.

. Studio. Grand public. Première.  Grand public.

Une émission de radio légendaire : Le Masque et la Plume (France Inter, le dimanche à 20H10). Suivant les semaines, Le Masque et la Plume est consacrée à l’actualité du Cinéma, des livres ou du théâtre. L’émission est célèbre pour les éreintements de films, de livres ou de pièces de théâtres, pour les « enguelades » entre critiques au point d’avoir donné naissance à un livre : Jérôme Garcin et Daniel Garcia, Le Masque et la Plume, Editions Les Arènes, 537 p.

Une école de référence

La FEMIS, qui a remplacé l’ancien IDHEC.

Caricature, droit et politique : Voir notamment l’œuvre d’HONORE DAUMIER et spécialement les trois volumes composés de : Les gens de justice ; Les gens d’affaires ; Les parlementaires. (De bons sites Internet américains [certaines œuvres de Daumier sont aux Etats-Unis] permettent d’accéder à la connaissance de ces œuvres)

Cinéma

COSTA-GAVRAS (CONSTANTIN) :

  • L’aveu (1970) ;
  • Etat de siège (1973) ;
  • Section spéciale (1975) ;
  • Hanna K. (1983) ;
  • La main droite du diable (1988) ;
  • Music box (1992).

GIROD (FRANCIS), Le bon plaisir, 1984.

PAKULA (ALAN J.), Les hommes du président (sur le scandale du watergate).

VERNEUIL (HENRI), Le président, 1960.

etc.

Peinture

DORÉ (Gustave), La mort d’Abel (La Sainte Bible), 1866.

DORÉ (Gustave), Le jugement de Salomon, La Sainte Bible, 1866.

REMBRANDT, Moïse et les tables de la loi (1659).

RUBENS (Petrus-Paulus), Le jugement de Salomon (1615-1617).

GIOTTO (Giotto di Bondone), Le jugement dernier (1304).

MICHEL-ANGE, Le jugement dernier (1536-1541)

DAVID (Jacques Louis), La mort de Socrate (1787).

DAVID (Gérard), Le jugement de Cambyse (1498).

DAVID (Jacques-Louis), Le serment du Jeu de Paume (1789)

DAVID (Jacques-Louis), Le procès de Phryné (fin 18ème)

MACCARI (Cesare), Ciceron dénonçant Catiline (1882-1888).

BOUTET DE MONVEL (Maurice), Le procès de Jeanne d’Arc (1911) (The Corcoran Gallery of Art, Washington D.C.)

FOUQUET (Jean), Le procès du duc d’Alençon, Extrait du Boccace, Des Cas des Nobles Hommes et Femmes Malheureuses (1458).

INGRES (Jean Auguste Dominique), Jeanne d’Arc au Sacre de Charles VII (1851-1854).

MORONI (Giovanni Battista), Bartolommeo Bonghi (1584).

ROBERT-FLEURY (Joseph Nicolas), Galilée devant le Saint Office au Vatican (1847).

AERT DE GELDER, Le contrat de mariage (1670).

GOYA, Scène de l’Inquisition (1812-1814).

ARTISTE INCONNU, Louis XIV présidant le Conseil des Parties (17ème, Versailles)

LANCRET (Nicolas), Le Lit de justice tenu au parlement à la majorité de Louis XV (1723, Musée du Louvre).

POLIGNAC (Armand de), Le Procès contre Cadoudal (1794, Musée Carnavalet).

LORENZETTI (Ambrogio), Allégorie du Bon Gouvernement (1338-1340, Town Hall, Sienne).

GIOTTO (Giotto Di Bondone), Justice (1304, Cappella Scrovegni, Padoue).

GIOTTO (Giotto Di Bondone), Injustice (1304, Cappella Scrovegni, Padoue).

DI BUONAIUTO (Andrea) (Andrea Di Firenze), Triomphe de Saint Thomas d’Aquin : Allégories du droit civil et du droit canonique (1365, Santa Maria Novella, Florence).

RAPHAËL (Raffaello Sanzio), Justice (1510, Vatican, Rome).

DAUMIER (Honoré), L’avocat de la défense (The Phillips collection, Washington, D.C.).

MAUZAISSE (Thomas), Le Code Napoléon couronné par le Temps (1833, Musée National du Château de Malmaison, Rueil).

DELACROIX (Eugène), La liberté guidant le peuple (1830, Louvre, Paris).

FORAIN (Jean-Louis), La plaidoirie (1910, coll. privée).

DAUMIER (Honoré), Trois avocats en consultation (Avant 1879, The Phillips collection, Washington, D.C.).

VAN GOGH (Vincent), La Ronde des prisonniers (1890, Pushkin Museum of Fine Arts, Moscou).

ARTISTE INCONNU, Le Traître. Dégradation d’Alfred Dreyfus (Couverture du Petit Journal, Janvier 1895).

PICASSO (Pablo), Guernica (1937, Reina Sofia Art Center, Espagne).

Etc.