Christophe Bourseiller, Ils l’appelaient Monsieur Hitler, Perrin, 2022

De la naissance du parti nazi en 1920 jusqu’à la déclaration de guerre en 1939, on a vu croître en France un courant d’opinion pacifiste, humaniste, européiste et germanophile. « Hitler est un modéré, disaient en substance ses apôtres, c’est un humaniste, un pacifiste. Il n’est antisémite que par tactique. Il calmera ses troupes. D’ailleurs, l’Allemagne ne veut pas la guerre… » Qui étaient les partisans de cette grande réconciliation généralisée entre les peuples ? Jean Luchaire, Fernand de Brinon, Jacques Benoist-Méchin, pour n’en citer que quelques-uns. En parallèle, l’extrême droite française se construit, à l’exemple du fascisme, puis du nazisme. Le Faisceau, la Solidarité française, le Parti franciste, le Parti populaire français et une myriade de groupements haineux inventent le fascisme à la française et soutiennent ouvertement les dictatures, en général, et Hitler, en particulier. Lorsque la guerre éclate, ces adeptes se métamorphosent, s’enfonçant dans une collaboration toujours plus radicale, qui les mène, en une spirale destructrice, à l’apocalypse de 1945. De Pierre Laval à Jacques Doriot en passant par Alphonse de Chateaubriant, Marcel Déat, Eugène Deloncle et beaucoup d’autres, nous suivons ainsi les parcours inouïs de ces champions de la paix devenus des prêcheurs de haine.

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