Parler est-ce apprendre à penser ?

Chaque langue porterait en elle une culture, une vision du monde, une façon de raisonner… Pourtant cette « relativité linguistique », dite aussi « hypothèse de Sapir-Whorf », est loin d’être aussi radicale.

Moins on a de vocabulaire, moins on a de concepts pour réfléchir, suggérait l’écrivain Georges Orwell dans 1984. Dans ce roman, un État totalitaire impose à ses sujets une réduction de leur lexique à quelques mots pratiques pour la vie de tous les jours, une « novlangue » simpliste, les rendant incapables de saisir les nuances de la pensée et de raisonner. Aujourd’hui encore, cette idée pousse des parents, des professionnels de l’éducation ou encore des politiques à établir un lien de cause à effet entre le nombre de mots appris par un enfant et son niveau d’intelligence. Elle suggère aussi que les représentations mentales d’une personne seraient conditionnées par le lexique de sa langue natale : on verrait différemment les choses à travers le prisme du français, du danois, du wolof ou encore du quechua…

Lire la suite de l’article de Fabien Trécourt