Romain Huret, Les millions de Monsieur Mellon. Le capitalisme en procès aux États-Unis (1933-1941), La Découverte, 2023.

Le 1er avril 1935, dans une salle bondée d’un austère bâtiment administratif de la ville de Pittsburgh, débute un étonnant procès qui fait la couverture des journaux pendant plusieurs mois. Âgé de quatre-vingts ans, Andrew W. Mellon, richissime banquier et ministre des Finances pendant toutes les années 1920, est accusé par l’administration du président Roosevelt d’avoir fraudé le fisc en détournant à son profit les lois qu’il avait lui-même contribué à instaurer. Si une résolution du contentieux aurait été possible dans la discrétion des bureaux de Washington, au lendemain de la crise de 1929 et en plein New Deal, il a été décidé d’aller au bout de la procédure et d’exposer les malversations fiscales de l’un des hommes les plus puissants du monde.

Au fil du procès, le capitalisme états-unien se déploie, révélant les conditions d’enrichissement de quelques-uns au détriment du plus grand nombre. À l’opposé des discours d’autocélébration des grands financiers et capitaines d’industrie, ceux-ci doivent leur fortune beaucoup plus à des lois qu’à leur génie ou leur flair des affaires. Ces débats, contradictoires et passionnés, fascinent la population car ils ébranlent le contrat social républicain.

À la manière d’un thriller juridico-financier, Romain Huret retrace cette histoire oubliée qui a conduit des millions d’Américains à interroger le rôle de l’État, la responsabilité sociale des élites et la perpétuation des inégalités. Sa résonance avec la situation contemporaine donne à comprendre la manière dont le capitalisme met à l’épreuve les principes mêmes de la démocratie.

Lire un extrait

Benjamin Azoulay, Abel Bonnard. Plume de la collaboration, Perrin, 2023.

En 1932, Abel Bonnard est élu à l’Académie française. À quarante-huit ans, le plus brillant causeur des salons de l’entre-deux-guerres est au faîte de sa carrière littéraire. Poète précoce, délicat moraliste et grand voyageur, « l’exquis Bonnard » va pourtant se muer en tribun flamboyant et en essayiste fulgurant au service du fascisme. Comment ce cosmopolite méditatif – qui écrivait encore, en revenant de Chine en 1924, que « le voyage donne plus de liberté à nos rêves » – est-il devenu l’idéologue le plus méthodique de la Collaboration avec l’Allemagne nazie ? Quel rôle a-t-il joué durant l’Occupation ? Comment les tribunaux l’ont-ils jugé ?
L’itinéraire extraordinaire du poète est ici brossé avec maestria : ses jeunes années en province, ses débuts littéraires, son entrée fracassante dans le Tout-Paris de la Belle Époque, son engagement politique dans les années 1930 puis sa conversion immédiate et sans retour à la Collaboration qui lui vaudra le portefeuille de l’Éducation nationale en 1942 dans le gouvernement Laval. Mais le ministre n’accomplira jamais la Révolution pédagogique qu’il avait théorisée : criblé d’épigrammes par la Résistance qui fustige son homosexualité présumée, « la Belle Bonnard » – tantôt appelé « Gestapette » – est chassée par la Libération. Ce pilier du collaborationnisme trouve alors refuge en Allemagne puis en Espagne. Radié de l’Académie, jugé deux fois et deux fois condamné, Abel Bonnard meurt en 1968 à Madrid.
S’appuyant sur de nombreuses sources inédites, Benjamin Azoulay retrace sans manichéisme le parcours inattendu d’une figure aujourd’hui tombée dans l’oubli, mais ô combien complexe, fascinante et sulfureuse.

Lire un extrait

L’Afrique/Les Afriques. Trois livres d’histoire et de géopolitique (Fauvelle, Lafont, Le Gouriellec)

« Une histoire mondiale de l’Afrique, une histoire africaine du monde. Tel est le double pari de cet ouvrage ambitieux qui nous plonge dans la conversation que les sociétés du continent africain ont, au cours de l’histoire, toujours entretenue avec celles du reste du monde. Une conversation multimillénaire, depuis la dispersion des humains modernes jusqu’à nos jours, dont les auteurs et autrices nous invitent à écouter toutes les tonalités. Car cette histoire est faite de rapports de domination et de violences, de rejets et de révoltes, mais également d’interactions à toutes les échelles, de circulations de biens et d’idées, d’innovations et d’adaptations locales, de mutations globales.
S’émancipant des monologues factices qui divisent le passé, ce livre propose une histoire polyphonique. Il s’appuie sur les recherches les plus actuelles et les plus poussées pour éclairer la manière dont les sociétés africaines ont toujours pris part au monde ».

Lire un extrait

Comment faire l’histoire de l’Afrique ? une conversation avec François-Xavier Fauvelle (entretien avec Florian Louis, Le Grand Continent, 7 septembre 2002)

Avant tout discours, l’africaniste doit expliciter sa position, déclarer d’où il parle. En histoire, cela oblige à d’autant plus de rigueur, de nuance et de finesse. C’est sur cette ligne de crête que se situe le travail de François-Xavier Fauvelle, professeur au Collège de France et dont le dernier livre sort aujourd’hui. Dans ce grand entretien, il revient sur sa pratique d’un métier singulier : historien de l’Afrique.

Faire l’histoire de l’Afrique, comme au demeurant de n’importe quelle autre région du monde, pose à l’historien des questions fondamentales relatives à l’espace-temps qu’il étudie. C’est particulièrement vrai dans le cas de l’Afrique puisqu’il s’agit d’étudier une région dont les contours comme le nom sont exogènes en ce qu’ils ont été fixés depuis d’autres régions du monde et par des non-Africains. Le concept d’Afrique est-il néanmoins opératoire et quels contours donnez-vous à cette région  ?

De même que tout chrononyme est anachronique, tout toponyme est «  anatopique  ». C’est évident quand il s’agit d’un nom de période  : par définition, il est toujours donné après la période en question, quand l’expérience ou la volonté d’un changement de période fait saillir la précédente comme une butte-témoin géologique. Il n’y a d’Ancien Régime que lorsqu’on entre dans la Révolution  ; de Moyen Âge que lorsqu’on a décidé qu’on voulait passer à autre chose qu’on appelle la Renaissance  ; de Trente glorieuses que lorsqu’on est sûr qu’il n’y en aura pas quarante. Un nom de période n’est donc jamais donné par les indigènes de la période en question. De la même façon, un nom d’espace est toujours donné de l’extérieur ou à tout le moins de façon surplombante à l’égard des sociétés qui y sont englobées. Il n’y a rien là de spécifique à l’Afrique  : Europe, Amérique, Australie, sont des noms qui n’ont rien d’européen, américain, australien. Ce qui est cependant intéressant avec le nom «  Afrique  », c’est que c’est un nom au départ africain, désignant une société africaine de l’actuelle Tunisie, puis qui a désigné la province d’Africa romaine, puis l’Ifriqiya arabe. Ce nom a donc une longue histoire de réappropriations, d’extensions, de compétitions avec d’autres noms. Au Moyen Âge et à l’époque moderne, on parlait également d’Éthiopie supérieure, d’Éthiopie ultérieure ou encore de Guinée, pour désigner de très vastes régions d’Afrique qui n’ont rien à voir avec les pays qui portent ces noms actuellement. Puis le toponyme «  Afrique  » a fini par s’imposer à tout le continent, au terme d’une histoire qui est celle de la formation d’une notion dans la géographie mentale du monde moderne et dans la géographie politique et identitaire du monde contemporain. Est-ce un handicap pour les historiens et historiennes que d’utiliser un nom anatopique  ? Non  : en histoire, il est nécessaire d’employer des catégories analytiques extérieures aux sociétés du passé, c’est même la condition de leur intelligibilité. Mais il faut le faire sans les naturaliser, en les neutralisant exactement comme on le fait avec les noms de période.

User du concept d’Afrique, ce n’est pas seulement user d’un nom, mais aussi d’une idée qui postule une cohérence entre les espaces regroupés sous ce toponyme. Qu’est-ce qui fait l’unité de l’espace africain et l’Afrique est-elle une ou plurielle  ?

Elle est les deux et il est nécessaire de faire avec les deux. Certains ont envie que l’Afrique soit une, ont envie de dire «  Africa is a country  » en la promouvant en tant qu’entité existante et légitime. C’est une affirmation fréquente au sein de la diaspora afrodescendante à travers le monde, notamment aux États-Unis, où le vocable d’Afrique a une forte résonance dans la grammaire identitaire américaine. Il existe aussi un évident sentiment panafricain qui, comme en Europe, désire l’unité. Mais inversement, certains ont envie de dire  : «  Africa is not a country  ». Et on doit leur donner raison aussi  : l’Afrique, c’est 54 pays. Et au-delà même de la multiplicité politique, c’est une très grande diversité des sociétés, des formes culturelles, des langues – plus de 2 500 langues sont parlées en Afrique –, des formations politiques, des types d’interaction entre les sociétés. Ces deux affirmations sont donc vraies à tour de rôle. Et elles sont problématiques à tour de rôle. Promouvoir une «  africanité  » homogène, c’est nier les identités nationales ou locales, c’est céder à ce que Joseph Tonda appelle une «  afrodystopie  » (Afrodystopie  : la vie dans le rêve d’autrui, Karthala, 2022). Mais inversement ne parler que de diversité, c’est défendre un fractionnement ethnique qui était l’idéal de gouvernance du colonialisme et de l’apartheid, et qui reste le principe organisateur des musées d’art africain. Alors, entre dystopie intellectuelle et vertige sentimental, il faut tenir la barre. L’Afrique est à la fois singularité et pluralité et cette pluralité des sociétés africaines est par certains aspects la singularité de l’Afrique. On ne peut pas ne pas s’interroger sur cette diversité qui est un produit de l’histoire et qui, comme je l’ai écrit (Penser l’histoire de l’Afrique, CNRS Editions, 2022), devrait être «  bonne à penser  » pour toute historienne ou historien, quelle que soit sa société de prédilection.

Lire la suite

« Constituée de cinquante-quatre États, berceau de nombreuses civili­sations, l’Afrique représente à elle seule un continent-monde de plus d’un milliard d’habitants. Trop souvent considérée comme un tout homogène, elle devrait plutôt être pensée dans sa diversité et sa profondeur.

Sur le plan géopolitique, on la croit marginalisée. Ses acteurs sont souvent perçus comme passifs et dépendants du reste de la communauté internationale. Or, c’est une tout autre représentation que propose Sonia Le Gouriellec dans cet ouvrage. Celle, au contraire, d’un continent ouvert sur le monde, ayant depuis toujours participé aux échanges et aux équilibres politiques, commerciaux et intellectuels, et qui est aujourd’hui intégré à la mondialisation et aux dynamiques contemporaines, au point d’apparaître comme un nouveau centre névralgique des défis de notre époque.

S’appuyant sur de nombreuses études de cas, Sonia Le Gouriellec n’écrit rien de moins qu’une géopolitique des Afriques. »

Lire une recension du livre

 

Ce diaporama nécessite JavaScript.

« Pourquoi ne connaissons-nous pas le nom de la capitale de la Côte d’Ivoire ou du Nigéria ? Pourquoi les séries américaines se déroulent-elles dans des pays d’Afrique qui n’existent pas ? Comment expliquer que l’Afrique soit aujourd’hui encore dépeinte comme un espace uniforme, primitif, un espace de pauvreté et de conflits ? Un espace hors de l’Histoire, hors du monde en mouvement, en retard. Existe-t-il chez nous ce que le philosophe camerounais Achille Mbembe appelle une « volonté d’ignorance » ?  Ce livre donne des clés de compréhension de nos représentations caricaturales de l’Afrique. Il interroge la persistance d’un imaginaire colonialiste, d’une vision globalisante et dévalorisante du continent africain. Mettons à mal nos préjugés mille fois rebattus, et prenons conscience que l’Afrique est entrée dans l’Histoire, sans nous ! »

Christophe Bourseiller, Ils l’appelaient Monsieur Hitler, Perrin, 2022

De la naissance du parti nazi en 1920 jusqu’à la déclaration de guerre en 1939, on a vu croître en France un courant d’opinion pacifiste, humaniste, européiste et germanophile. « Hitler est un modéré, disaient en substance ses apôtres, c’est un humaniste, un pacifiste. Il n’est antisémite que par tactique. Il calmera ses troupes. D’ailleurs, l’Allemagne ne veut pas la guerre… » Qui étaient les partisans de cette grande réconciliation généralisée entre les peuples ? Jean Luchaire, Fernand de Brinon, Jacques Benoist-Méchin, pour n’en citer que quelques-uns. En parallèle, l’extrême droite française se construit, à l’exemple du fascisme, puis du nazisme. Le Faisceau, la Solidarité française, le Parti franciste, le Parti populaire français et une myriade de groupements haineux inventent le fascisme à la française et soutiennent ouvertement les dictatures, en général, et Hitler, en particulier. Lorsque la guerre éclate, ces adeptes se métamorphosent, s’enfonçant dans une collaboration toujours plus radicale, qui les mène, en une spirale destructrice, à l’apocalypse de 1945. De Pierre Laval à Jacques Doriot en passant par Alphonse de Chateaubriant, Marcel Déat, Eugène Deloncle et beaucoup d’autres, nous suivons ainsi les parcours inouïs de ces champions de la paix devenus des prêcheurs de haine.

Lire un extrait

 

Le « droit naturel » n’est pas si « naturel » (Vincent Descombes)

« Comprendre une autre forme d’humanité, c’est comprendre ses institutions, dont le principe est à chercher dans son “droit naturel”, c’est-à-dire dans ce que les intéressés eux-mêmes vont invoquer comme “la justice” pour s’opposer aux puissances qui les dominent et aux lois existantes.

Car l’histoire nous montre comment, à chaque âge, le droit positif est contesté par les acteurs historiques eux-mêmes, lesquels invoquent à chaque fois ce qui est (disent-ils) vraiment bon et juste.

Plus précisément, ils invoquent à chaque fois ce qui leur 𝘱𝘢𝘳𝘢𝘪̂𝘵 juste et bon. Ainsi, sans le droit naturel, c’est-à-dire sans un jugement que portent les gens sur leurs institutions héritées, pas de changement historique.

Or le droit naturel est variable : il est ce qui 𝘢𝘱𝘱𝘢𝘳𝘢𝘪̂𝘵 juste et bon à des gens qui partagent les mêmes conditions de vie. En ce sens, il est relatif à la forme particulière de vie des gens qui le revendiquent : est juste, dans telles circonstances, ce que tout le monde y dit être juste (et il n’y aurait donc pas de sens à opposer 𝘪𝘤𝘪 les apparences et la réalité, car ce serait opposer ce qui apparaît juste à tout le monde et ce qui est réellement juste à l’insu de tout le monde).

Les penseurs jusnaturalistes ont donc eu 𝘳𝘢𝘪𝘴𝘰𝘯 de concevoir les relations sociales en termes normatifs (plutôt que matérialistes), mais ils ont eu 𝘵𝘰𝘳𝘵 de vouloir dégager un système de la “loi naturelle” qui serait commun à toutes les sociétés humaines.

L’erreur des trois “princes de la théorie du droit naturel” (Grotius, Selden et Pufendorf) est d’avoir perdu de vue que l’idée de justice naturelle était elle-même une idée sociale.

Le concept de justice naturelle est un concept social, donc un concept variable selon les types d’organisation sociale. Le changement qui fait passer d’un type d’organisation à un autre : pour diverses raisons (toujours personnelles, le plus souvent intéressées, et même égoïstes), des gens émettent des revendications (sans pour autant avoir présent à l’esprit le plan d’un nouvel ordre, d’une nouvelle organisation sociale).

Du conflit entre l’ordre établi et le mécontentement présent résultent de nouvelles institutions sociales qui, elles, vont (pour un temps) apparaître justes à tous au regard de leur sens commun. »

Vincent Descombes, « L’idée d’un sens commun », 𝘗𝘩𝘪𝘭𝘰𝘴𝘰𝘱𝘩𝘪𝘢 𝘚𝘤𝘪𝘦𝘯𝘵𝘪𝘢𝘦, vol. 6, 2002.

Dan Morain : Kamala Harris. Des rues d’Oakland aux couloirs de la Maison-Blanche, Talent Editions, 2021

Dan Morain, reporter au Los Angeles Times, nous raconte comment cette enfant d’immigrés, née en Californie au temps de la ségrégation, est devenue l’une des actrices majeures du pouvoir américain.
Son récit nous plonge au cœur des années que Kamala Harris a passées en tant que procureure générale de Californie, explore son soutien téméraire à un Barack Obama encore peu connu, et montre comme elle a su jouer des coudes pour accéder au Sénat.
Il analyse également son échec à devenir candidate pour la présidence, et les coulisses de sa campagne de vice-présidente.
Tout au long de son récit, Dan Morain nous dépeint le portrait de sa famille, nous révèle ses valeurs et ses priorités, tout comme ses faux pas, ses prises de risques et l’audace dont elle a fait preuve lors de son ascension.

Lire un extrait

John Bolton : La pièce où ça s’est passé, Talents éditions, 2020.

Conseiller à la Sécurité Nationale de Donald  Trump, John Bolton a passé 453 jours au cœur du pouvoir américain avant d’être remercié. Vivez heure par heure son histoire.

John Bolton nous offre un compte rendu précis de la gestion des crises internationales et nous révèle de nombreuses anecdotes sur Trump : la position américaine sur le climat, la Corée du Nord et son dictateur «  Rocket Man  », l’Iran, la Syrie, l’Ukraine, les batailles au G7, le plan fou pour amener les Talibans à Camp David…, et nous livre la méthode  Trump  pour gérer les relations internationales des États-Unis. Ce qu’il en a vu l’a estomaqué  : un président focalisé sur sa réélection, quitte à  demander l’aide de la Chine pour soutenir la politique agricole américaine, ou demander au président ukrainien d’enquêter sur son rival politique.

Il nous dépeint un président  addict  au chaos, qui embrasse les ennemis des États-Unis et méprise ses alliés historiques. Bolton n’en revient pas de voir  Trump  gérer la politique étrangère comme une négociation immobilière. Avec pour résultat d’affaiblir la position des États-Unis face à la Chine, la Russie, l’Iran, et la Corée du Nord.

Dès son arrivée, Bolton est confronté à la crise des attaques chimiques en Syrie, les échanges avec la France, le détail des appels téléphoniques entre  Trump  et Macron.

Lire un extrait

(la traduction n’est pas heureuse à de nombreux passages)

 

Fela Anikulapo-Kuti – Rébellion Afrobeat (20 octobre 2022-11 juin 2023)

Il y avait beaucoup de monde au Musée de la Musique-Philharmonie de Paris, pour le vernissage de l’exposition consacrée à Fela Anikulapo-Kuti créateur du style musical qu’il a baptisé «afrobeat». Une exposition promise à un très grand succès de fréquentation française et européenne.

Devenu une figure d’envergure mondiale dès la fin des années 1970, l’artiste pour qui « la musique est l’arme du futur » a enchaîné les tournées internationales jusqu’à son décès en 1997. Fela a fait de son mode de vie un manifeste. L’exposition rend compte de ses engagements et de ses prises de position fracassantes, tout au long de sa carrière artistique, contre la corruption des élites et le néocolonialisme qui continuent encore aujourd’hui d’inspirer les luttes au Nigeria et ailleurs.

L’exposition propose au visiteur de revivre l’énergie de Fela et de ses musiciens et danseuses en redonnant vie aux plus grands moments de ses concerts sur les scènes du monde au rythme de morceaux hypnotiques entrecoupés de harangues politiques et de performances rituelles. En constante mutation, l’afrobeat des Koola Lobitos, la première formation de Fela, doit également beaucoup au highlife ouest-africain et donne la part belle aux cuivres et aux percussions. Avec ses groupes Afrika 70 puis Egypt 80, Fela s’entoure d’un nombre croissant de musiciens et donne naissance à des constructions symphoniques de plus en plus complexes. L’exposition raconte ce cheminement et la trajectoire musicale de l’artiste, donnant à entendre et à comprendre les sources et l’évolution de l’afrobeat.

Commissaires de l’exposition : Alexandre Girard-Muscagorry, Mabinuori Kayode Idowu, Mathilde Thibault-Starzyk. Conseiller musical : Sodi Marciszewer.

Catalogue Fela