Langue française. Histoire. Les décrets de la Convention et les rapports de Barère et de l’abbé Grégoire

Le Rapport du Comité de salut public sur les idiomes est présenté par Barère devant la Convention le 27 janvier 1794 dans le cadre de la discussion du décret du 8 pluviôse an II (27 janvier 1794) qui a prévu de faire établir dans chaque commune des instituteurs chargés d’enseigner le français. « Parmi les idiomes anciens, welches, gascons, celtiques, wisigoths, phocéens ou orientaux, soutient Barère, qui forment quelques nuances dans les communications des divers citoyens et des pays formant le territoire de la République, nous avons observé (et les rapports des représentants se réunissent sur ce point avec ceux des divers agents envoyés dans les départements) que l’idiome appelé bas-breton, l’idiome basque, les langues allemande et italienne ont perpétué le règne du fanatisme et de la superstition, assuré la domination des prêtres, des nobles et des praticiens, empêché la révolution de pénétrer dans neuf départements importants, et peuvent favoriser les ennemis de la France ».

Le Rapport sur la nécessité et les moyens d’anéantir le patois, et d’universaliser l’usage de la langue française est présenté à la Convention nationale le 4 juin 1794 par l’abbé Grégoire en prologue de la discussion de la future loi du 2 thermidor an II (20 juillet 1794). Ce rapport est au fond assez ressemblant de celui de Barère par ses développements particulièrement acrimonieux à l’égard d’« idiomes » jugés médiocres au plan plastique et intellectuel, par sa justification du projet d’universalisation de la langue française par le refus du « fédéralisme », par l’ambition d’une République « une et indivisible », par son aspiration à voir la langue française devenir une « langue universelle, [parce que] langue des peuples », selon la formule de Barère.

 

Chose lue. Florian Cafiero, Jean-Baptiste Camps : « Affaires de style : du cas Molière à l’affaire Grégory, la stylométrie mène l’enquête », Le Robert, 2022.

En passant au crible les textes et leurs styles, linguistes et statisticiens mènent l’enquête grâce à la stylométrie. Cette méthode d’investigation révolutionnaire qui prend ses sources chez les scribes de Galilée, s’est solidifiée il y a plus d’un demi-siècle dans les couloirs de Harvard avant d’arriver dans nos tribunaux. L’objectif ? Identifier qui se cache derrière n’importe quel texte.
De César à Shakespeare, en passant par les complotistes de l’affaire QAnon, Elena Ferrante ou encore le corbeau de l’affaire Grégory, la stylométrie n’épargne rien ni personne… au point d’élucider certains des plus vieux cold cases et mystères de l’histoire. Pour le meilleur – et pour le pire ?

CHAPITRE 1
La stylométrie au service des plus vieux cold cases de l’histoire
 

  • L’affaire de la Bible
  • L’affaire Homère

CHAPITRE 2
En quête des auteurs disparus 

  • L’affaire César
  • L’affaire des troubadours et des trouvères
  • L’affaire Chrétien de Troyes
  • L’affaire du Roman de la Rose

CHAPITRE 3
De Shakespeare à Molière : la malédiction des comédiens poètes

  • L’affaire Shakespeare
  • L’affaire Molière

CHAPITRE 4
Le masque et la plume.

  • Bienvenue chez les AA
  • L’affaire Emily Brontë
  • L’affaire Colette
  • L’affaire Elena Ferrante

CHAPITRE 5
American crime stories

  • L’affaire Unabomber
  • L’affaire Charlene Hummert

CHAPITRE 6
Le style sur le banc des accusés 

L’affaire Kurt Cobain
L’affaire QAnon
L’affaire Grégory
L’affaire « OMAR M’A TUER »