Langue française. La troncation.

« Vélocipède » ? Oublié. « Métropolitain » ? Disparu. « Taximètre » ? Volatilisé. « Vélo », « métro » et « taxi » les ont remplacés. On ne s’en rend pas toujours compte, mais les syllabes tombées au champ d’honneur de la langue française sont innombrables. Il faut dire que nous les utilisons tous, ces vocables résultant d’une abréviation. « Météo », « radio », « photo », « pneu » ou « kilo », et tant d’autres : un numéro entier de L’Express ne suffirait pas à les citer de façon exhaustive.

Ce drôle de phénomène porte un nom savant : la troncation, soit « l’abrégement d’un mot par la suppression d’une ou de plusieurs syllabes », que le sagace et facétieux observateur du français Bernard Cerquiglini a eu l’excellente idée d’étudier de plus près dans un ouvrage qui vient de paraître : Parlez-vous tronqué ?*.

Michel Feltin-Palas, L’Express, 15 octobre 2019.